Art floral : comment créer un kokedama ?

L’Asie maîtrise l’art floral comme aucun autre continent, et ceci depuis des millénaires. Le kokedama (苔玉) est l’une des formes parfaites – bien que récente – créées par les japonais : une boule de mousse à la place d’un pot de fleurs. Découverte.

À l’origine du kokedama

Le kokedama est né au Japon dans les années 1990. C’est une boule de terre argileuse couverte de mousses, tenue par des ficelles et présentant une seule plante.

Il puise ses sources dans 4 disciplines florales ancestrales japonaises : le nearai, le kusamono, l’ikebana et la plus connue dans les pays non-asiatiques, le bonsaï.

Le nearai : c’est une association de plantes sauvages que l’on dispose sur un petit dôme de terreau, dans un pot – les racines sont visibles puis vont se mélanger avec le terreau pour créer naturellement le dôme ;

Le kusamono : on se concentre sur une seule plante, que l’on installe dans un pot et non un vase – à la différence de l’ikebana – l’ensemble posé sur un jiita, une planche de bois laquée ;

L’ikebana : on se concentre sur la linéarité de l’arrangement et on met en valeur toutes les parties de la composition : la plante dans son ensemble (tiges, feuilles, branches et fleurs) ainsi que le vase ;

Le bonsaï : l’idée est de contraindre l’arbre à rester petit, provoquant un nanisme de la plante

Le kokedama est très prisé de nos jours, car il requiert peu d’entretien et de connaissances, à la différence du bonsaï. Il est généralement créé avec des plantes ramassées dans la montagne ou dans la forêt, ce qui en fait un art floral à la portée économique de tous !

Ce qu’il vous faut pour créer un kokedama

Il existe 4 méthodes différentes pour réaliser un kokedama : la méthode traditionnelle, la sphaigne compressée et la sphaigne non-compressée, et la technique simplifiée. La première méthode, ainsi que la sphaigne compressée sont difficilement réalisable en Europe car il vous faut des matériaux comme de la terre du Mont Fuji ou des boules préformées de sphaigne compressée, impossible à trouver par chez nous. Nous nous intéressons ici à la méthode simplifiée, facilement réalisable à la maison.

Le matériel nécessaire pour un kokedama

  • Un mélange d’argile, de terreau et de fibres de sphaigne – vous pouvez faire le mélange vous-même ou l’acheter dans un magasin spécialisé ;
  • De la mousse végétale du type Ctenidium sp ou Rhacomitrium canescen – très résistantes à la sécheresse et disponible en France ;
  • De la ficelle ;
  • Une paire de ciseaux.

Bon à savoir : au Japon, on emploie un mélange d’akadama – argile rouge granuleuse – et de ketoh – argile noire du fond des rizières – pour constituer la sphère.

Les végétaux du kokedama

Pour un kokedama parfait, choisissez une plante à la forme particulière et graphique. Il est préférable de commencer à vous exercer avec des plantes résistantes, supportant l’humidité, de petite taille et de culture facile.

On s’oriente en général vers les fougères comme Davallia canariensis, le lierre, les graminées, les cactées comme Echeveria agavoides, les euphorbes cactus comme Euphorbia trigona, le jonc japonais, le Ficus microcarpa “Ginseng“ ou encore les hostas.

Les étapes de fabrication

Voici en 4 étapes, comment réaliser votre propre kokedama à la maison.

  1. Préparer la plante

Si vous utilisez une plante en pot, dépotez-la et supprimez la majeure partie de la terre accrochée aux racines, délicatement pour ne pas les briser. Si les racines sont longues, taillez-les, au maximum 1/3 de leur longueur.

  1. Réaliser la sphère du kokedama

C’est sûrement l’étape la plus délicate, qui demande un certain coup de main – n’hésitez pas à vous entraîner ! Il faut former la boule de substrat autour des racines nues de la plante, le tout avec vos seules deux mains. Maintenez la plante d’une main et formez progressivement la sphère avec votre mélange pour recouvrir complètement les racines.

  1. Placer la mousser

Une fois la sphère constituée, il faut la recouvrir avec la mousse végétale. Si vous récoltez la mousse dans la nature, veillez à bien la nettoyer et à la désépaissir au besoin. Ensuite, avec la ficelle, ligaturez le tout pour le maintenir en place – le fil, de couleur noire si possible, doit rester très discret.

  1. Arroser le kokedama

Il est nécessaire d’arroser le kokedama tout de suite après sa création car le risque de dessèchement des racines est élevé à cette étape. Utilisez un vaporisateur ou baignez directement la sphère dans l’eau – à température ambiante – pendant 10 minutes.

28 mai 2019

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