Portrait de jardinier : Gilles Clément

Portrait de jardinier : Gilles Clément

Jardinier, paysagiste, botaniste, biologiste et écrivain, Gilles Clément a plus d’une corde à son arc. De ses observations de la nature, il a tiré plusieurs concepts que l’on retrouve dans les jardins d’aujourd’hui ; peut-être même dans le votre ? Portrait d’un jardinier qui a confiance en la nature et lui laisse toute la place qu’elle mérite. Installé dans la Creuse, Gilles Clément est de ceux qui aiment avoir les mains dans la terre. S’inspirant de son jardin et de ses voyages, il observe la nature et en déduit que la maîtrise de la nature par l’homme est au mieux utopique, au pire dangereuse. Alors quoi, le jardinier n’est pas le roi en son jardin ?

4 concepts de Gilles Clément

Voici décryptés pour vous les quatre grands concepts de la « philosophie » jardinière de Gilles Clément : cela vous dit quelque chose ?

Le jardin en mouvement

Le jardin de Gilles Clément est en mouvement et il fait la révolution : un jardin qui changera demain, à la prochaine floraison, à la prochaine saison. Son idée est simple : faire avec la nature et non contre elle. Cela implique alors un travail réduit du jardinier : plus d’observation, moins d’action ! Un jardin est un jardin parce qu’un jardinier en prend soin. Gilles Clément a d’abord mis en place ce concept dans son propre jardin puis dans une parcelle du parc Citroën à Paris. Retrouvez toutes les infos sur ce parc, sur le site de Parisinfos.

Le jardin planétaire

Dans le jardin planétaire de Gilles Clément, tout le monde est un jardinier. La planète est donc un jardin sans mur dont nous sommes les jardiniers, plus ou moins bons, mais tous concernés. Gilles Clément a eu une phrase qui aide à bien comprendre ce concept : On devient un bon jardinier « par exemple, quand on comprend que l’eau qu’on boit a déjà été bue ». Il s’agit, pour chacun, de prendre conscience de ses responsabilités envers le monde. Il s’agit de trouver un équilibre entre cultivé et non-cultivé. Alors, comment peut-on profiter de la diversité sans la détruire ? Comment cultiver la planète pour faire vivre le jardin et donc le jardinier ?

Le jardin de résistance

Le jardin de résistance est souvent un acte militant, beaucoup repris par les mouvements altermondialistes et anticapitalistes. Un jardin exempt des lois du marché qui a vocation à protéger les diversités : la culture d’un potager pour se réapproprier son alimentation par exemple, comme on les retrouve à la campagne mais aussi dans les villes. Les potagers urbains, le mouvement des Incroyables Comestibles ou encore ce potager gigantesque en plein cœur de Détroit.

Le Tiers paysage

Ici, l’idée est d’observer et de valoriser des espaces considérés comme négligeables : il s’agit de friches, de marais, de landes ou encore les bords de route et les rives des fleuves. Gilles Clément soulève un point très intéressant car ces espaces possèdent une biodiversité plus importante que les traditionnels jardins. Il a appliqué ce concept au parc Henri Matisse à Lille où il a planté des arbres sur un talus en les laissant se développer par eux-mêmes. Voilà une belle opportunité de balade.

Quelques unes de ses réalisations

Comme nous l’avons évoqué, Gilles Clément a réalisé de nombreux parcs dont voici une liste non exhaustive :
  1. Le Parc André Citroën en association avec Allain Provost
  2. Les jardins de l’Arche de la Défense en association avec Guillaume Geoffroy
  3. Le jardin du Musée du Quai Branly en association avec Jean Nouvel et l’agence Acanthe
  4. Le Parc Matisse à Lille en association avec Claude Courtecuisse
Son travail est reconnu internationalement et lui-même dit : « C’est très agréable de voir qu’on n’a pas dit trop de bêtises, qu’on ne s’est pas trompé dans les directions qu’on voulait prendre. »