outillage de jardin

Les dessous des « mauvaises herbes »

La Mauvaise Herbe, c’est la plante qui concurrence « vos » plantes, la plante non choisie. Elle a une résistance importante et prolifère généreusement, et vous ne l’aimez pas. On lui donne de nombreux noms : adventice, plante spontanée ou plante pionnière. Pourtant ces plantes sont utiles (pour certaines) au jardin : certaines couvrent le sol pour le protéger, d’autres améliorent la qualité et la structure de la terre grâce à leurs racines, attirent les animaux auxiliaires, sont comestibles, médicinales ou décoratives, enfin certaines servent à préparer des engrais et protéger les plantes des maladies et des ravageurs. Vouloir se débarrasser à tout prix des « mauvaises herbes » est-il une bonne idée ? Tandis que vous vous escrimez à les éliminer, pensez aussi à les reconnaître pour pouvoir utiliser leurs nombreuses propriétés ! Une plante choisie vaut mieux qu’une plante subie.

Des mauvaises herbes pour…

Le jardin

  1. Nourrir la faune auxiliaire : les herbes spontanées sont une très bonne source de nourriture pour les animaux et insectes du jardin : fleurs et graines au menu tout au long de l’année ! Elles permettent d’attirer coccinelles, chrysopes, abeilles, papillons et mésanges. C’est le cas de la pâquerette que l’on trouve souvent parsemée dans les pelouses et de la centaure noire, que l’on peut laisser en lisière de haie ou dans un espace en friche.
  2. Améliorer le sol : certaines plantes spontanées vous aideront à améliorer la qualité de la terre, comme le trèfle blanc. C’est un engrais vert qui pousse naturellement dans la pelouse : il capte et stocke l’azote de l’air et les nutriments du sol.
    Consoude officinale
    Consoude officinale
  3. Protéger les plantes : pour protéger les plantes des maladies ou d’une attaque d’insecte, vous pouvez profiter des effets des plantes spontanées et laisser les produits phytosanitaires de côté. La consoude officinale est utilisée pour stimuler la flore microbienne du sol et aide au développement des végétaux. Quant à la fougère aigle, utilisée en purin, elle repousse les pucerons et le taupin de la pomme de terre.
  4. Couvrir le sol : la Nature déteste le vide. Utilisez les plantes spontanées, comme le lierre terrestre ou le bugle rampant, pour couvrir et protéger votre sol : vous aurez des « mauvaises herbes » mais vous les aurez choisies ! Ces plantes couvrent le sol pour éviter le phénomène d’érosion et le lessivage du sol. Couplé à un système de récupération de l’eau, votre sol sera bien protégé.recette-adventices1

Le jardinier

  1. Se soigner : dans un article précédent, nous avions parlé des plantes médicinales. Certaines plantes spontanées entrent dans cette catégorie :
    • le saule blanc pour son écorce dont on tire l’acide acétylsalicylique (l’aspirine),
    • le plantain lancéolé, en usage interne pour les bronchites, laryngites ou pharyngite, il calme la toux et agit contre les allergies au pollen
    • ou encore le bouillon blanc, utilisé contre la toux et l’asthme, aussi appelé herbe de Saint Fiacre ou cierge de Notre-Dame Recette double
  2. Embellir le jardin : un beau jardin, fleuri et coloré grâce aux « mauvaises herbes », c’est possible. Certaines plantes spontanées arborent des couleurs magnifiques et des parfums délicieux qui rivalisent avec vos plantes : utilisez-les ! La bourrache avec ses fleurs bleu vif en forme d’étoile ou le géranium herbe à Robert dont le feuillage fin fleurit de mai à octobre de roses aux pétales rayés sur tige rouge. Convaincu ?
  3. Cuisiner : il s’agit essentiellement de plantes spontanées dont on consomme les feuilles. C’est le cas de la petite oseille : avec son goût acidulé, vous pouvez l’utiliser en salade mais aussi cuite en soupe, en purée, omelette… Les jeunes feuilles de chénopode blanc rappellent l’épinard et sont riche en protéines, vitamine A et C, calcium, vitamine B, phosphore et fer !
recette-adventices2 L’entretien du jardin est un travail de longue haleine, et bien que certaines plantes spontanées soient utiles, veillez à ne pas les laisser proliférer : un vieux dicton nous rappelle qu' « un an de graines punit à sept ans de désherbage. » Et vous, allez-vous garder certaines de vos "mauvaises herbes" ?